Port Augusta, crossroad of Australia
ou Port Augusta, carrefour de l’Australie, pour ceux qui avaient l’habitude de s’assoir au fond de la classe au collège.
Ça sonne quand même bien mieux en anglais. Comme souvent.
Argh non d’un chien, je viens de me rendre compte que j’ai oublié de fêter les 1 an de ce cher blog, avec un mois de retard. Quel piètre tenancier (ou webmaster…) je fais. Le 15 Septembre cela fera aussi exactement 1 an que je suis partis , pour me poser 3 jours plus tard pour la première fois sur le sol australien.
Voila c’est corrigé, on peut passer à la suite.
Port Augusta donc, que dire… bon pas grand chose mais je vais essayer d’étoffer un minimum.
Port Augusta est une petite ville paumée, au milieu de nul part, à 300 km au nord d’Adélaide, dans l’état du South Australia. Elle est principalement peuplée par des hommes barbus vêtus de chemises de travail fluo et de chaussures de sécurité. Parfois au détour d’une rue, il est possible d’apercevoir un femme, un ou deux enfants, probablement perdus, entre deux ou trois boules de pailles roulant au gré du vent (il n’y a pas de mot français pour ça, mais en anglais c’est tumbleweed) . Mais attention, pour tromper l’ennemi certains se laissent pousser les cheveux ce qui fausse les statistiques. Quoi qu’il en soit, l’aperçu de Port Augusta que j’ai donc en ce moment, exacerbé par le travail, m’a conduit a surnommer cette bourgade testostérone-land, ce qui prononcé avec l’accent français à bien fait rire les collègues.
Les hormones se font sentir jusque sur les magasines dans les toilettes dont je vous laisse deviner le sujet principal (“The American Scientist?” Ah non, presque).
Ça c’est la description officieuse hein, mais chut. La description officielle est la suivante:
Port Augusta est au rang numéro cinq des villes les plus peuplée de l’état du South Australia, avec 13257 habitants (oui oui). C’est un peu comme si Landerneau était la cinquième ville française. Population composée à 50.2% de femmes. En un mois je crois qu’on a écumé tout les restau/pub du coin. Le Standpipe est le passage obligé pour les amateur de gastronomie indienne, à noter aussi le Ian’s, pub qui sert de très bons plats. Pour sortir nous ne sommes qu’allé au Flinders, genre de boite ou la jeunesse Port Augustaise se donne rendez-vous.
Comme je suis mauvais pour écrire des articles d’infos, je vous renvoie a la page wikipedia de la ville. Un peu par paresse, mais surtout car c’est déjà très complet. Pour les grandes lignes on peu toutefois dire que Port Augusta est en position centrale, à la croisée des chemins pour Perth, Adélaïde,Darwin, et l’est australien. C’est aussi proche de nombreux parcs naturels qui valent le coup d’œil, comme les Flinders Range dont je parlerais un peu plus loin.
Et on reprend le cours de mes aventures.
De retour de Gladstone dans un état qui n’appelle aucun commentaire, je passerais la totalité du trajet sur le siège passager, pas vraiment motivé pour conduire. Heureusement que mon collègue a pu prendre la releve.
J’arrive donc au backpacker’s (le Brisbane City encore une fois, mais la prochaine fois je change, promis, rien que pour avoir des choses différentes à raconter) et me retrouve dans un dortoir de quatre personnes.
Ce qui est marrant avec les backpackers, c’est que le confort n’est pas inversement proportionnel au nombre de lit, mais on va dire, aléatoire, voir chaotique. Autant la dernière fois dans un dortoir de six c’était très bien, avec seulement deux anglaises avec moi (je vois les mauvaises langues venir), autant la je me suis retrouvé avec 3 Irlandais qui dormaient la depuis trois semaines. Autant dire que c’était Bagdad, que ça sentait le mouton, et que j’ai eu du mal a trouver de la place pour poser mes affaires et le matériel du boulot. Donc un conseil, ne payer pas plus cher pour être moins dans la chambre en pensant que ce sera plus confortable, car ça peut très bien être pire…
Arrivé sur place je dors de 18 heures à 5 heures du matin, avec un rythme circadien chamboulé par les Jelly Shots distribués sans compter par une alternantes crazy (oh rien que d’y penser…).
En fait je ne suis pas sorti du week-end, comprendre en soirée. Je suis cependant sorti pour aller en ville en journée profiter de la civilisation entre deux déplacements dans des contrées isolées.
J’aime bien Brisbane, même si le centre ville gagnerais à être plus étendu car on y fait le tour trop rapidement. J’aime bien m’y balader, marcher… c’est une ville de trois millions d’habitants que le calme ferait passer pour une ville de cent milles. Du coup on s’y sent plus facilement chez soit. Il m’est souvent arrivé de croiser des gens que je connais dans la rue, et cela plusieurs fois, par hasard. Les probabilités pour ce que ça arrive sont pourtant faibles, et ça donne un sentiment de proximité.
J’ai profité d’être en ville pour regarder les prix des objectifs pour mon cher reflex (encore…). Oui mais cette fois ci c’est un zoom, l’arme ultime pour shooter (au sens on ne peut plus pacifique et photographique du terme) du koala dans les arbres ou du kangourou, en attendant d’avoir un appartement avec une voisine mignonne. Après un choix plus que réfléchi, le voici commandé pour être expédié direction Standpipe Hotel, Port Augusta, qui sera mon lieu de résidence pour une durée encore indéterminée.
Le voyage se passe bien, décollage de Brisbane à 8h30 du matin pour Adélaïde, en compagnie d’un collègue fraichement recruté avec qui je fais connaissance dans le hall de l’aéroport. Jogging avec chaussettes montante bleue ciel, pull déformé trop grand, écharpe multicolore. Enfin je ne suis pas la pour parler des styles vestimentaires de mes collègues, aussi délabrés soient-il, alors continuons, en prenant soin de ne pas marcher trop prêt de lui en public.
Arrivée a Adélaïde, nous prenons la voiture de location pour le bureau local de l’entreprise pour un rapide topo, et prenons la route en Direction de Port Augusta, pour trois heures de conduite a travers un paysage pratiquement désertique (peu être pas du point de vue flore, mais densité de population tout du moins).
La cheminée de la centrale est le premier signe annonciateur de notre arrivée, les 200 mètres de haut sont comme un phare donnant la direction a suivre pour les automobilistes. Les paysages sont magnifiques, la roche et la végétation des chaines de montagnes leurs donnent des tons contrastés, accentués par la lumière de cette fin d’après-midi. Les étendues d’eau sont, grâce a l’absence totale de vent, sont comme des miroir reflétant les couleurs cuivrées des nuages masquant en partie le coucher de soleil. En ce moment je sens que ce voyage sera fructueux d’un point de vue photographique, et c’est un réconfort après avoir cassé une patte de mon kangourou (qui remplace le cochon) qui me sert de tirelire pour m’offrir l’objectif actuellement en transit quelque par entre les US et l’Australie.
La chambre d’hôtel attribuée est bien mieux que celle d’un backpacker’s (sauf bien sur quand elle est partagée avec deux anglaises, mais passons), mais en deçà de celle que j’ai eu l’occasion d’occuper lors de mes différents déplacements. Il faut dire que c’est une petite ville, et que les hôtels sont tous complets (principalement de contractors pour la révision de la centrale électrique).
Le soir même je suis allé faire un tour de reconnaissance, au lookout (point de vue) à cote du jardin botanique, à quelques kilomètres de là.
La première chose qui choque quand on prend la route, pour peux qu’il soit un peu tard, est le nombre impressionnant de camions qui y transite. Ce sont les fameux road train, ces camions a rallonge tractant deux ou trois remorques, parfois plus, dans le désert. Ils sont a l’image de la démesure qui caractérise l’Australie, au niveau des distances a parcourir pour passer de villes en villes, surtout dans ces régions reculées du pays.
Je pourrais maintenant évoquer le travail a la Northern Power station de Port Augusta, alimentant en électricité l’état du South Australia à hauteur de 40%.
40% de l’électricité de l’état est donc d’origine fossile, rejetant dans l’atmosphère 3.62 millions de tonnes de CO2 par an. La centrale est équipée de deux turbine de 260MW chacune et le charbon est acheminé par train d’une mine située 280 km au Nord.
La majeure partie de la production électrique du pays est pour ainsi dire d’origine fossile, ceci s’expliquant par la présence importante de cette ressource dans le sol australien. Les 40% de l’état du SA paraissent bien peu quand on voit que 77% de l’électricité au niveau national est obtenu en brulant du charbon, avec une capacité d’environ 45000MW.
Il n’y a pas de centrale nucléaire en Australie, et plusieurs états ont opté pour une politique anti-nucleaire (Queensland notamment).
Pour plus d’infos sur la politique énergétique de l’Australie, direction le très intéressant article de wikipedia
Actuellement une des deux unités de la station est en révision complète, et nous faisons partie des nombreux intervenant de l’inspection. Tout est inspecté, des différentes chambres ou brule le charbon et ou les gaz réchauffent les tuyaux pour transformer l’eau liquide en vapeur, à la partie génération avec démontage complet de la turbine. Notre équipe intervient sur les conduites de vapeurs seulement, et d’autres comme Mitsubitchi et Alstom pour les plus connues inspectent d’autres parties. Les conduites de vapeurs subissent des contraintes en température et pression importantes qui justifient un contrôle très pousse de leur état.
C’est vraiment intéressant d’avoir la possibilité d’une part de voir une telle centrale, mais c’est encore mieux et instructif d’en voir démonté les parties clefs de son fonctionnement. Ce qu’on y fait est identique à ce que j’ai déjà fait auparavant à Gladstone, donc je ne vais pas m’étendre la dessus, mais d’autre collègues font des tests visuels, des mesures d’épaisseurs par ultrason et des tests non destructifs. Les journées passent vite et le premier weekend fut entièrement travaillé… en tout et pour tout nous avons eu deux jours de repos en un mois. Quand de telles journées sont rares, on essaie d’en profiter au maximum, ce qui me permet d’en venir à la partie la plus intéressante: le tourisme !
Le premier weekend passé sur site ne vaut pas vraiment la peine d’être évoqué, et pour cause, il n’y a pas eu de weekend. Nous avons travaillé 13 jours d’affilé, ce qui nous amène au deuxième weekend, qui lui vaut la peine d’être décrit plus longuement.
Ce fameux deuxième weekend a été consacré à découvrir la vie nocturne palpitante de Port Augusta avec les collègues. Bon ce n’est pas Ibiza, mais fallait s’y attendre. Toutefois il y a de quoi s’amuser et décompresser. On rentre tôt, afin d’être frais et dispos le lendemain pour la virée dans le parc naturel de Flindfers Range.
C’est la plus grande chaine montagneuse du South Australia, avec une longueur de 430km. Le point culminant est le Mount Mary, avec ses 1170 mètre d’altitudes. La promenade s’est limitée à Wilpena Pound, à environ 1h30 de route de Port Augusta. La route traverse une zone aride et inhabitée, mais de temps a autre une ruine jouxte la route, une ferme abandonnée borde un chemin poussiéreux, rappelant un passé au style des bons vieux Westerns.
Il y a divers endroits intéressants, comme une parois ou d’anciens aborigènes ont peints des représentation d’animaux, des points de vues, etc.
La journée a continuée par une marche a pied d’1h30 au sein du parc, au milieu des wallabies et émeus (avec les petits qui suivaient, mignon). J’ai eu tout le loisir d’utiliser mon zoom tout neuf, et qui fonctionne plutôt bien, pour immortaliser la vie sauvage dans son intimité.
La semaine suivante est en tout point identique a la première, exception faite du dimanche ou nous nous la sommes coulée douce en jouant au golf sur le terrain adjacent a l’hôtel. Grande première pour moi, qui n’avait jamais tenu un club de ma vie. Nous avons passé un excellent moment, et il n’y pas mieux pour se relaxer autours d’une bonne bière…
Le retour est proche, le 13 pour être exact. Après avoir passe un total de plus d’un mois a Port Augusta, et six semaines en déplacement, j’ai plus que hâte de décoller en direction de Brisbane pour reprendre une vie posée, d’avoir un chez moi, une certaine routine (sans que ça ne soit trop ennuyeux quand même). Mais je me connais très vite l’envie de retourner sur site se refera sentir. L’envie de bouger, de voir du pays, apprendre de nouvelles choses, rencontrer de nouvelles personnes (et gagner plein d’argent…).
La rupture risque d’être dure a gérer, n’ayant pas mit les pieds au bureau depuis que je suis reparti en France, c’est a dire il y a plus de 10 semaines…