Le père Noël est généreux cette année
Dans un pays qui fait 14 fois la superficie de la France, la question du moyen de transport finit toujours par se poser tôt ou tard. Elle se pose d’autant plus tôt que l’on expérimente tôt les transports en commun de Brisbane, ou que, folie, l’envie nous prenne de faire un trajet à vélo ou a pied dans une zone industrielle.
Le centre ville est parfait pour les piétons,mais dès que l’on s’en éloigne c’est le parcourt du combattant (voir article sur l’entretien d’embauche que j’avais passé pour se remémorer des bons souvenirs).
Les trains sont relativement lents, bien que le réseau soit fournit. Malheureusement dès que l’on désire s’éloigner des sentiers battu on se retrouve dans l’impossibilité d’aller plus loin que les stations desservies. Pareil pour le bus, qui en plus est tout sauf intuitif.
Pour élaborer un trajet internet est quasi-obligatoire, et il faut ensuite faire confiance au numéro et prier pour s’arrêter au bon stop. Pas de plans dans les abris bus, pas de schéma des arrêts de la ligne dans le bus, pas d’indication du prochain arrêt, bref la misère… on a vu mieux.
Bref je ne suis pas là pour critiquer les transports en commun ou les difficultés de se déplacer sans moyen de transport, non en fait je dis ça pour justifier (mais bon pas vraiment besoin de justifier finalement) le fait que, je le voulais depuis plusieurs années, je me suis acheté une moto. J’en parlais dans l’article précédent, ou j’en était encore au stage du permis probatoire moto (apprenti, ou learner licence). Maintenant ça y est, le permis est dans la poche, la moto dans le garage, l’assurance contractée, et toute les autres formalités accomplies. Explications.
Le permis probatoire est le permis obtenu après un petit test de 5 questions, et qui permet de piloter une moto faisant partie des motos approuvées par le gouvernement. Malheureusement c’est comme la conduite accompagnée, il faut quelqu’un pour surveiller.
Comme je me voyais mal demander à mon coloc de me suivre à chaque fois que l’envie me prenait de faire un tour, j’ai choisi de passer outre cette étape, ce qu’une formation pratique appelée Q Ride permet. C’est, suivant votre expérience, une formation de un à trois jours, contenant prise en main, manœuvres de bases, et un test sur route d’environ une heure. Le moniteur valide les compétences et délivre un certificat qui, une fois présenté à un agent du département des transports, permet la délivrance du précieux sésame, l’open licence!
Les restrictions s’appliquent toujours (pour une durée d’un an), mais là on peut piloter seul, et c’est bien ça le plus important. Les restrictions sont d’ordre mécanique (puissance et cylindrée limités a 120hp/tonne et 650cc respectivement), ainsi que pratique (pas le droit de transporter de passager, c’est facilement compréhensible quand on débute mais c’est bien dommage de ne pas pouvoir emmener les minettes faire un tour). Quoi qu’il en soit ces restrictions n’empêchent pas de s’amuser.
Pour ceux que ça intéressent, voici quelques ordres de prix pour les différentes étapes:
- Transférer son permis français et obtenir le permis australien pour deux ans: 68$ environ (c’est facile mais je crois qu’il faut avoir son permis français depuis un certains nombres d’années pour éviter de passer des tests).
- Passer le test écrit pour moto et/ou camion (le prix est fixe quelque soient les tests passés, donc autant faire les deux): dans les 20$
- QRide: 270$ par jour, avec en l’occurrence une limite à 600$ au total quelque soit le nombre de jours nécessaires pour acquérir les techniques.
- Assurance: dans les 550$/an pour une “comprehensive” (tout risque), ce qui dépends de beaucoup de paramètres.
- Transfert de Rego:dans les 200$, mais c’est un pourcentage du prix du véhicule.
- Le prix de la moto et de l’équipement (casque, gants, blouson…).
- Mettre les gaz et sillonner les routes du Queensland quand l’envie vous prends, slalomer entre les kangourous, découvrir les parcs nationaux et la cote australienne, ça n’a pas de prix (oui elle était facile celle la, mais fallait que je la fasse).
Bref après avoir dépensé tout ça grâce à ma Mastercard (et là je dis un énorme merci aux heures supp et aux déplacements sur site) me voila fin prêt.
La moto est une occasion pratiquement neuve (juste 8 mois et 8000 km), achetée à une famille vivant sur la Sunshine Coast. Mon coloc s’est chargé de la ramener à la maison en attendant que je sois un peu plus confiant. Passer d’une 250cc sur un terrain fermé à une 650cc sur l’autoroute est un peu trop violent pour une première fois. Je pense que ce trajet a occasionné une rechute, lui qui a vendu sa moto il y a 5 mois.
Pour me faire la main j’ai fait quelques petits tours en ville une fois la nuit tombée, lorsque le trafic se calme un peu et que les rues se libèrent. Bon je ne suis pas très grand c’est un fait, donc j’ai eu un peu de mal à manœuvrer la bête les premières fois, en particulier à faible vitesse, ou pour ce qui est du parking. Je touche le sol de la pointe des pieds. Pour ne rien arranger, mon collègue a eu la bonne idée de me dire que de toute façon je la ferais tomber un jour ou l’autre, depuis je flippe…ce qui n’est peux être pas plus mal car ça me fait prendre peut être plus de précautions que nécessaires.
Le deuxième jour j’arpentais les routes sinueuses menant au Mount Coot-Tha, et le lendemain je prenais mon courage à deux mains pour affronter le trafic et l’autoroute afin d’aller au travail.
Une seule chose à dire, j’adore. Même si le trajet pour aller au boulot est juste chiant, je profite des dimanches ensoleillés pour aller me balader, souvent sur un coup de tête. Que ce soit Bribie Island, avec en cadeau un mal de dos atroce pendant les deux jours qui ont suivis, ou bien la route menant à Mt Glorious, les routes du Queensland réservent encore bien des surprises, et je compte aller prochainement faire un tour sur la Gold Coast, n’importe ou en fait…
Il me reste un peu de temps, alors je vais en profiter pour parler un peu de Noël en Australie. J’avais déjà passé les fêtes de fin d’années en Australie l’année passée, mais c’était dans une coloc 100% française, et je ne travaillais pas. J’ai donc eu une vision restreinte de ce que le noël australien pouvait bien avoir de différent. Cette année c’est l’opposé, je suis dans une coloc australienne et j’ai un travail, si avec ça je ne vis pas les fêtes à la mode australienne je ne vois pas quoi faire de plus…
Les célébrations ont d’ailleurs déjà commencé, au travail notamment. Je ne sais pas si cela se fait en France, j’ai pas eu l’occasion de le voir, mais ici pour noël une petite fête est organisée, c’est secret santa! Le principe est simple, chacun tire au sort le nom d’un collègue et il doit lui offrir un cadeau (dans les 10-15$, un truc simple). Secret Santa car la personne qui offre a le choix de rester anonyme ou non, et c’est la tout l’intérêt! Vous pouvez offrir un mug Twilight au patron sans avoir à craindre de quelconque représailles, en assumant bien sur que le boss n’aime pas Twilight (ce que j’ose espérer car il semble être quelqu’un de censé). Un calepin “Get The Shit Done” peut aussi faire subtilement passer un message, tout comme un réveil, un tire-bouchon, ou un déodorant 48h anti aureole en stick. Mais je m’égare du sujet. C’est convivial, et ça rappelle la journée père noël en primaire, celle ou je pleurais car je voulais pas m’assoir sur les genoux d’un vieux barbu. Là on a le choix, on peut s’assoir sur les genoux du collègue déguisée, mais bon quand même… un peu de décence…

En direct de la Secret Santa party!
Autre fête, la Christmas party, qui est aussi une fête organisée par le travail. La notre s’est passée samedi 10 décembre, à l’hippodrome mar plij*. Au programme, nourriture et alcool à volonté, courses de chevaux et paris. La fête avait un air faussement mondain, et je ne me suis pas vraiment amusé à cause d’un stupide mal de tête et d’une sensation de fatigue qui m’a rendu un peu associable… me concentrer pour participer à une conversation dans ces moments là c’est pas facile. Le remède est assez simple, doliprane, Berroca et vodka red bull, et c’est donc en toute logique que j’ai retrouvé en début de soirée des français pour sortir à la Valley. Après être sortit plusieurs semaines avec des australiens, le faire avec des français est comme prendre un bon bol d’air frais, pas besoins de se concentrer pour espérer comprendre la conversation, pas de fatigue, pas de frustration, c’est juste facile, et de temps en temps ça fait vraiment du bien. Comme je l’ai dit juste avant, j’étais pas trop en forme, et j’ai donc fini à 4 h… (oui il n’y a aucune logique, mais bon y a pas beaucoup de samedi soir par semaine alors faut en profiter). Le lendemain j’étais le plus en forme de la maison, mes colloques ont continué sur leur lancée la veille, et les trois ont finit malades, tous dans un état flasque le lendemain…
Ce n’est pas le tout de raconter tout ça, mais je ne pense pas réécrire avant les fêtes, je le ferai probablement après pour raconter à quoi ressemble un noël dans une ferme en Australie, avec des astuces comme comment traquer, abattre, dépecer et manger un kangourou, comment survivre à l’attaque de serpents, aspirer le venin, bref la routine.

“Spending Christmas in the Australian bush, I’m so proud”
Du coup je souhaite un joyeux noël à tous le monde et une très bonne année, ce qui ne devrait pas être la seule et unique fois pour une poignée de chanceux qui me manque beaucoup, et qui devraient bientôt recevoir une carte…
*si vous n’avez pas compris, c’est que vous n’êtes pas breton(ne), ou alors pas un(e) vrai(e) 😉