Il fait chaud
Le faible éclat des aiguilles de ma montre, rendues visibles après que mes yeux se soient habitués à l’obscurité, me laisse deviner qu’il est probablement une heure du matin. Il est même peut être deux heures, c’est un peu flou.
Peu importe, il est bien trop tard et je peux dire adieu à mes huit heures de sommeil. Le doux bruit du ventilateur, pourtant volontairement réglé sur la vitesse minimum, m’empêche de trouver le sommeil, tandis que ses trois pales fendent l’air chaud et humide d’un courant d’air qui a bien du mal à me donner une quelconque sensation de fraicheur. Un fond sonore seulement brisé par le bruit régulier des gouttes d’eau qui tombent de l’étage du dessus, terminant leur chute libre en contrebas de ma fenêtre. Elles heurtent quelque chose de dur, une pierre probablement, ou, à en juger par le bruit, une pile d’assiettes en équilibre. Ce qui pourrait être les prémisses d’une pluie tant attendue et salvatrice n’est en fait que le résultat de la climatisation de mon coloc qui déshumidifie l’air de sa chambre, pour en expulser l’eau à l’extérieur. Tous ces sons mécaniques s’allient au final dans le but avoué de m’empêcher de dormir, d’avoir une bonne nuit de repos, et d’être en forme demain.
Heureusement la chaleur se dissipe sensiblement au cours de la nuit, et une fois atteint une température relativement acceptable, ce sont les gekkos et les oiseaux qui se réveillent en chantant. Cela me fait sérieusement penser à un complot organisé afin que, un beau matin, je prenne le portable qui me sert de réveil et le jette par la fenêtre d’un geste anormalement rapide pour quelqu’un d’à peine réveillé. Une énergie soudaine qui me rappelle une vidéo d’une femelle paresseuse qui pour rattraper son petit avait bougé à la vitesse de l’éclair, même si la comparaison s’arrête là.
Et c’est comme ça depuis le début de la semaine : 40 degrés l’après-midi, 27 durant la nuit, bref, il fait chaud, et c’est à la limite du supportable!